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La Revanche - Episode 2

lundi 13 février 2017, par Sylvie Pichon

[AVERTISSEMENT : Bien qu’inspirés de la réalité, les personnages comme les événements de cette histoire sont totalement fictifs.
Certains contenus sont susceptibles d’impressionner les lecteurs les plus sensibles...]

Ce troisième vendredi de septembre, le brouillard matinal assombrissait la cour et entretenait la somnolence des élèves qui arrivaient les uns après les autres
-  « Oh là là ! s’exclama Emilie, j’espère que le brouillard va se lever avant 10h, parce qu’avec mon short, je me caille, moi !
-  Oui et bien si tu respectais les règles, la rembarra Marie-Lou, tu serais en pantalon, comme tout le monde ! »
Maëlle, qui avait froid aux pieds dans ses sandales, s’apprêtait à défendre sa copine quand Gauvain bouscula Julie et s’excusa :
-  « Oups, pardon !... Mais qu’est-ce que vous faites dans notre rang ? Vous êtes pas en 5e2 !
-  Merci du renseignement, mais on est à notre place, à côté c’est les 5e4, souligna judicieusement Julie. Nous, on est les 5e3, je te signale.
-  Oui, et bien ouvre grands tes yeux : il y marqué 5e2 ici !
-  Mince, t’as raison, mais alors on est où, nous ???
-  C’est dingue, on s’est rangé ici pas plus tard qu’hier soir ! »
Les 5e3, déboussolés, se mirent à arpenter la cour à la recherche de leur rang, mais il leur fallut se rendre à l’évidence : il n’était ni entre les 5e 2 et les 5e 4, ni ailleurs…
Les 5e 2 partis, ils se rangèrent à leur place en attendant Mme Rustin.
-  « Madame, madame, regardez ! Notre rang a disparu : ya les Ulis, le CDI, l’étude, les 5e 1, les 5e2… et les 5e4 ! Pas de 5e3 ! se lamenta Maëlle.
-  D’accord ! d’accord ! C’est pas bien grave, je vais le signaler ; votre classe a dû être oubliée quand les lignes ont été repeintes cette été.
-  Mais non, s’indigna Sahel, la rangée était encore là hier. On vous a attendu dans notre rang après la récré !
-  Oui c’est bizarre… Je ne sais pas… Dans tous les cas ce n’est pas important, on verra ça plus tard… Là il faut qu’on aille en classe. »
L’attitude détachée de Mme Rustin n’empêcha pas la classe de s’interroger sans fin en suivant leur enseignante dans les escaliers.
-  « Ouh là là… J’ai mal aux jambes, j’ai l’impression d’avoir monté 12 étages, se plaignit Maxence.
-  Oui, c’est vrai, renchérit Julie, ça fait un moment qu’on monte, non ? C’est pas un collège, c’est un donjon !
-  Ah mais oui ! Pfooou… c’est dur avec mes petites pattes, par contre, l’avantage c’est que ça me réchauffe, remarqua Emilie en montrant son short. »
Le couloir était quasi désert lorsque la classe arriva enfin devant la salle 202 ou la femme de ménage les attendait.
-  Au fait, Mme Rustin, vous pourrez penser à ranger les tables et les chaises le soir avant de partir ? Hier toutes les tables étaient en cercle et les chaises par terre. Il m’a fallu 10 bonnes minutes pour tout remettre en ordre…
-  Ah bon ? S’étonna l’enseignante d’anglais, pourtant on avait monté les chaises, hier, et les tables étaient en îlots.
-  C’est vrai madame, confirma Loanne, c’est nous qui étions là à 5h.
-  Et bien je ne sais pas, il y a peut-être eu une réunion dans la salle hier soir. » Suggéra Mme Rustin.

-  « On a eu une drôle de journée, aujourd’hui, commenta Sahel au club lecture à 13h, en racontant les étranges événements de la matinée. Le pire, c’est que la ligne 5e3 est de nouveau là dans la cour, on a vérifié tout à l’heure !
-  Ça alors ! Nous aussi, il nous arrive des trucs franchement bizarres en ce moment. Pas plus tard que ce matin, il y avait une liste de prénoms sur le tableau de la salle 16, avec un nom barré, expliqua Marion.
-  Ah oui ? Lequel ? Demanda Maëlle.
-  Anthony, il me semble, non ? Répondit Carèle. Le plus chelou, c’est qu’une partie des prénoms correspond à ceux de notre classe mais pas tous. Du coup, on se demande qui c’est.
-  Madame Sourd était franchement énervée que les précédents n’aient pas effacé le tableau, s’amusa Marion, mais ce qui est bien c’est qu’on a perdu du temps ! »
Mme Pichon interrompit les discussions en distribuant les carnets de lecture et en vérifiant l’orthographe des affiches préparées sur l’ordinateur par les petits groupes.
Tout le monde se remit au travail et les incidents inexplicables du jour sombrèrent temporairement dans l’oubli.