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La Revanche - Episode 11

vendredi 19 mai 2017, par Sylvie Pichon

Le lundi, contre toute attente, aucune Anaïs n’avait disparu. Comment l’expliquer ? Etait-ce parce qu’elle avait été sauvée in extremis et que le ou les coupables, vivants ou morts, n’avaient pas eu le temps d’en trouver une autre ?
-  « Le processus a dû être perturbé, en conclut Carèle.
-  Oui, à condition que cela se passe toujours de la même façon, fit remarquer Anaïs, les autres ont l’air d’avoir disparu avant d’arriver au collège.
-  Du moins, nous savons maintenant qui sont les coupables, compléta Marion, songeuse. Nous avons nettement entendu les voix des morts et Anaïs dit qu’elle a été entraînée par des esprits.
-  Oui, je les ai nettement vus ! C’était flippant, mais je suis certaine d’avoir reconnu les ados de la photo de classe de 1994, confirma son amie en frissonnant d’angoisse rétrospective.
-  Dans ce cas, je crains que seul un exorciste puisse nous aider… concéda M. Darmont d’un air réticent. Quelqu’un en connaît un ? Ajouta-t-il avec un rire qui sonnait faux.
-  Non, lui répondit Mme Pichon, un demi sourire sur les lèvres. C’est fou mais je n’en ai jamais eu besoin jusqu’ici ! Il ne nous reste plus qu’à chercher sur Internet… J’ai entendu dire qu’on pouvait encore en trouver dans le Berry. »
Chacun se précipita sur un ordinateur et tapa la recherche « exorciste » sur Google
-  « J’ai trouvé un site de prêtres et d’évêques exorcistes, affirma Julie, ça a l’air bien !
-  Bon, ça, on va éviter, répondit la documentaliste, pas de religion à l’école…
-  J’en ai un mieux ! S’exclama Marion, toute contente. Charles Dorval, le Grand Exorciste Suisse ! C’est un spécialiste en démonologie et phénomènes paranormaux ; d’après son site ; Et il est originaire du Berry…
-  Hum, on dirait que c’est l’homme de la situation, mais la Suisse c’est un peu loin pour une visite… Il a un numéro de téléphone ? Demanda Mme Pichon.
-  Oui, c’est le 0800 966 966, et on peut appeler 24h sur 24.
-  Ok, je m’en charge ! Lança Etienne Darmont en sortant son téléphone. Tu me répètes le numéro, Marion ? Je lui explique la situation et je vous raconte ce qu’il en dit tout de suite après.
Pendant qu’il sortait téléphoner, la discussion s’enflamma autour du sujet des exorcistes et des 16 disparus, adultes et enfants, dont personne ne pouvait dire ni où ils étaient ni s’ils étaient encore vivants. A ce sujet, les hypothèses étaient nombreuses et souvent farfelues, mais bien peu satisfaisantes.
Enfin, Etienne Darmont revint, l’air tout excité, en agitant son téléphone :
-  « Je sais enfin ce qu’il faut qu’on fasse ! S’exclama-t-il, les yeux brillants. Maître Dorval m’a donné la solution pour mettre fin à la malédiction jetée par les morts de la 4e2 ! Où est l’agenda ?
-  Dans le placard du CDI…Qu’est-ce qu’on doit faire avec ? L’interrogea Mme Pichon en le lui tendant.
-  Quand aura lieu la prochaine nuit sans lune ?
-  Attendez, je cherche… Dans 3 jours ! lui répondit Marion qui avait laissé son ordinateur allumé.
-  Bon, alors, rendez-vous jeudi soir dans la cour du collège vers 23h00, tous les 6 avec un piquet, une cordelette, une craie, au moins 6 grosses bougies blanches, du sel et du salpêtre… et l’agenda, bien sûr… On va faire de la géométrie ! »
Les autres le regardèrent, stupéfaites, et échangèrent des regards entendus. Il y avait longtemps qu’il n’avait pas eu l’air aussi en forme et heureux de vivre. Etait-ce l’idée de faire de la géométrie par une nuit sans lune qui le mettait ainsi en joie ?
« Ah ! Et puis il faudra aussi apprendre cette formule par cœur d’ici là, ajouta-t-il en prenant un ton emphatique : Ruhra ananke creos aurum froyzen ! »

[AVERTISSEMENT : Bien qu’inspirés de la réalité, les personnages comme les événements de cette histoire sont totalement fictifs.]